Traces

Je n'aperçois le ciel que par ses yeux, il a l'air dégagé j'en suis heureux. C'est quand même agréable d'avoir donné sa vie à une femme l'être aimé.

Je laisse courir le temps avec moi derrière sans me soucier des tours que fait la Terre qui voit les gens se plaindre de n'être que là. J'ai une vie formidable ça se voit.

Aucune question vient sur moi se poser. Elle gère le quotidien et le pressé. Même si parfois je prends un peu de gras, j'élimine du cerveau au pire du foie.

Et quand je croise une ombre qui ne vient plus, j'ai l'impression d'être seul en bas de ma rue, quand je m'asseois chaque jour près du portail. Je compte les gens qui passent : un détail.

Je n'ai plus le temps de m'inquiéter des quelques traces qu'elle me laisse encore là.

Je suis un plateau froid avec télé, un fumeur de haschich dans les WC, un astiqueur de manche quand vient samedi, bref un dimanche de plus à prier la Marie.

J'ai bien senti l'instant où elle a plongé, assise au quotidien espérant mes baisers. On ne se disait plus rien juste quelques mots comme bonjour ou bonsoir derrière la porte d'en haut.

Peut-être qu'un jour la mort dans un détour nous fauchera tous les deux comme un signe d'amour. Laissant le soin au chef de tous les cieux, de nous unir enfin pour le pire mais surtout pour le mieux.

Je n'ai plus le temps de m'inquiéter des quelques traces qu'elle me laisse encore là.

Paroles et musique : Eric Norbert